"Nul ne sera soumis à
la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants" (Article 5 DUDH, 1948)
Les crimes qualifiés de
rituels au Gabon sont par nature cruels, inhumains; le caractère dégradant ici,
s’analyse dans le peu d’intérêt que l’on accorde à la vie humaine au Gabon. Un
sexagénaire qui immole froidement son jeune frère pour 500000 FCFA, Une jeune
fille qui livre son fœtus au Marabout du coin pour une promotion les exemples
sont innombrables, inimaginables, atroces vlan, vlan comme disait mon
constitutionaliste …. Au Gabon à tous les niveaux de la société la vie n’a plus
de valeur, sauf à adhérer à la valeur du crime ; de la négation de la vie
humaine ; La valeur cardinale conçue comme le tremplin indispensable à tous les
hommes, à toutes les femmes qui courent derrière la reconnaissance, la gloire
et l’argent.
Les citoyens ont la gorge
nouée par tant de traitements inhumains, autant de peines noyées dans le fleuve
de larme causée par le bandeau rouge du tueur masqué de la sablière.
"Tout individu a droit
à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne"(Art 3 la DUDH, 1948)
Au Gabon, le droit à la vie
est sacrifié sur l’hôtel de l’émergence sociale, l’on veut tout avoir, sans
fournir d’effort ; Dans ce contexte il est très facile de comprendre l’adage
selon lequel « Au Gabon l’on peut faire d’un Chien un Ministre et d'un M un C…
» Mais, le Chien devenu Ministre par la force de ses crocs, vit dans la hantise
de retourner dans sa misarable niche. Aussi pour masquer ses failles, son
incompétence de chien devenu Ministre, il annihile toute forme d’humanité en
lui et assume sans complexe son nouveau statut, véritable monstre en costume le
jour ; Chien de meute sanguinaire la nuit, il chasse la jeune proie à la
recherche d’un sang plus frais, plus suave et plus innocent. Les paisibles
citoyens, hommes et femmes sans histoire vivent très mal le tribut de cette
chasse sans commune mesure en Afrique. La vie devient plus dangereuse que la
mort et l’on finit par penser que la compétence ne sert rien, que la vie est un
jeu dans lequel, le chien le plus méchant aura toujours la meilleur situation
sociale,la plus belle maison, les plus belles voitures etc...
Les citoyens pleurent,
s’indignent mais rien ne change. Les gabonais sont éprouvés au quotidien,
abandonnés à leur triste sort, s’organisent pour assurer la garantie de leur
droit à l’existence. Cette vie qui ne semble plus être protégée par la
collectivité, et de ce fait la souveraineté de la nation et la légitimité des
gouvernants est contestée. Et ceux qui lisent les belles lettres analysent
cette situation à l’aune de l’article 16 de la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, qui dispose clairement que « toute
Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée […] n’as pas de
constitution » Dans le cas du Gabon, le non-respect du droit à la vie, le
défaut de protection de ce droit constitutionnel et universel, au regard de la
recrudescence des crimes dits rituels, inhumains et atroces , on est porté à
s’interroger sur l’existence de la Loi fondamentale, et par voie de conséquence
sur la nature même de l’Etat au Gabon.
Les citoyens et la jeunesse
s’interrogent, ils demandent des comptes au gouvernement car il est aussi écrit
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que « La Société
a le droit de demander des comptes à tout Agent public de son administration ».
Pour que ces droits soient effectifs, il faut encore que les gouvernants aient
à l’esprit que « toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et
sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans
la présente Déclaration puissent y trouver plein effet » ; Cet ordre social, au
plan national est construit autour des valeurs qui fondent chaque civilisation
et dans la société qui est la nôtre, c’est par le dialogue démocratique, le
consensus républicain et le cas échéant, au moyen du châtiment que l’on conjure
le mauvais sort.
Je dialogue pour susciter
une prise de conscience souveraine face à ce drame, je participe à ce débat en
tant que jeune gabonais horrifié, en tant que père inquiet et en tant
qu’intellectuel indigné. Mais surtout pour lever le voile de l’ignorance, qui
malheureusement nous fait ENCORE croir que le crime se vend bien.
En tant que croyant,
humaniste et républicain, je prie pour que l’Etat Gabonais se souvienne de ses
engagements internationaux, de sa responsabilité devant Dieu et la Nation, à
fin que soit assurée et garantie la protection de la vie, droit imprescriptible
et inaliénable reconnu à tous ses citoyens. Pour exister dans le concert des
nations libres, pour construire un Etat fort, il faut choisir l’émergence
collective et non l’émergence individuelle des chiens de la meute qui
TERNISSENT l’image du GABON et veulent transformer notre beau pays en un
eldorado du crime fétichiste à visé promotionnel.
Persis Lionel ESSONO ONDO
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